SOS Birmanie
Nous souhaiterions revenir sur un sujet que nous n’avons pas eu encore le temps de partager avec vous. Mais avant, Chris me charge de remercier toute sa famille de plus en plus nombreuse a se connecter et toujours tres fidele. Parrain, tata, cousin, belle soeur, maman… merci a chacun pour sa presence et ses chaleureuses pensees.
Pour en revenir a notre sujet d’aujourd’hui, nous souhaitions vous parler de notre rencontre avec “Tonetone” (en phonetique!), un birman Karen de 20 ans.
Jusqu’a maintenant nous n’avions pas encore eu l’occasion d’echanger sur la dictature birmane avec nos hotes. Retenue sans doute de leur part mais surtout sujet sensible, pas tres agreable a evoquer et que l’on preferait noyer dans de l’alcool de riz! (nous en avons goute!).
C’est autour d’un the birman, dans une guinguette a Mae Sot, que ToneTone nous a livres son passé et, malheureusement, le present de milliers de birmans aujourd’hui.
A 14 ans il a connu le travail force orchestre par le gouvernement birman et plus exactement l’armee. Les enfants n’ont pas le choix, s’ils refusent ils recoivent des intimidations de la part des soldats et ils doivent payer une amende. Il a vu ses parents et les autres paysans perdre leurs terres, requisissionnees par l’armee, tout comme son village, detruit sans raison. Les paysans travaillent dur dans les champs pour recevoir qu’une somme infime d’argent comparee a celle que le gouvernement s’octroie, sans parler des taxes qu’il reclame de payer de facon completement arbitraire.
Le gouvernement s’en prend principalement aux paysans. Il leur vehicule de la fausse information, tente de les opposer entre eux et profitent de leur manque d’education. Les brimans habitant en ville sont plus epargnes.
Tonetone s’est apercu de tout cela seulement une fois arrive en Thailande et après avoir etudie. Comme il dit, la plupart des gens ne sont pas conscients de ce qu’il se passe actuellement. Ils n’ont pas de recul et en plus l’information est censuree.
Aujourd’hui Tonetone est tiraille entre 2 situations.
Retourner dans son pays pour vivre avec sa famille (ce qu’il y a de plus cher a ses yeux) et donc retrouver une situation miserable avec un travail tres dur et la peur incessante d’etre raquette par le gouvernement (et arrete s’il dit des choses a son encontre). Ou rester en Thailande mais etre cantonne a la zone dediee aux migrants qui laisse entrevoir tres peu de possibilite de travail et le maintien en situation d’illegalite.
Un professeur nous raconte qu’il s’est fait arrete il y a quelques temps par la police. Il n’avait acune possibilite de prouver qu’il etait prof (les flics sont plus indulgents avec les profs) et il a du payer 400 ou 500 baths (8 ou 9 euros). Depuis l’ecole (ou nous etions) a creer des cartes pour les profs. Par contre c’est plus chaud pour les ouvriers. Lors d’une descente de flics dans une usine (a Mae Sot la moitie des ouvriers sont illegaux), les migrants filent dans les champs de canne a sucre pour se cacher. Sauf si le proprietaire de l’usine a les moyens de payer un bon bakchich a la police…
Tonetone est assez desarme face a cette situation… on sent qu’il aimerait agir. La seule chose qu’il ait pu faire est de temoigner de facon anonyme aupres d’organisations internationales. Il sait qu’il courerait de grands risques s’il tenait ses memes propos aupres des paysans de son village pour leur ouvrir les yeux…
La dictature semble bien mise en place et le peuple birman pris au piege. En plus la Chine maintient une emprise assez ferme sur le pays, en raflant au passage les nombreuses richesses naturelles du pays… Hormis une aide de la part de la communaute internationale je ne vois comment la Birmanie pourrait s’en sortir.
A quelques kilometres de Mae Sot, il y a un camp constitue de plus de 40 000 refugies stockes la, depuis 15 ou 20 ans pour certains! C’est devenue presque une ville! Sauf qu’il n’y a rien a faire!
Le sujet meriterait d’etre davantage developpe mais apres avoir perdu une 1ere fois mon texte puis après avoir essuye une coupure d’electricite, je sens que je vais en rester la! En tout cas, ca nous tenait a coeur de vous parler de ca…
Sinon nous avons quitte Mae Sot pour nous arreter seulement 35km plus loin! A la maison Saint Paul ou nous etions passé a l’aller et nous avions fait la rencontre du Pere Nicolas et de Raphael. Je ne sais pas si vous vous en souvenez…Nous sommes venus proposer nos services de peinture qui ont ete retenus! Nous allons donc realiser sur un mur une grande carte representant les villages Karen relevant du district du Pere Nicolas. Le people Karen est une ethnie majoritairement catholique. Le Pere Nicolas se rend donc regulierement dans ces villages, situes dans la montagne, pour faire la messe. Il nous emmene d’ailleurs ce soir a l’une d’entre elles!
On vous raconte la suite tres prochainement…
Bons baisers de Mae Ramat!
Anne
PS. Promis, Sophie, pour les photos nous allons essayer de remedier a ca…!!! Mais en general je joue plutot au photographe et chris au mannequin, ce qui m’arrange bien!