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Cyclos, love, peace, pinceaux et rock'n'roll en Asie
Cyclos, love, peace, pinceaux et rock'n'roll en Asie
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13 mars 2009

Apres la montee, la descente vers l'enfer...

Bonjour a tous. Le titre est certainement un peu exagere, mais il convient pour nous de tenir notre public, vous, en haleine, quitte a raconter n'importe quoi, ou a copier le titre d'un film.

Apres la difficile epreuve de la montagne, nous avons fait une halte d'une nuit a Mae Sariang, petite ville de 7500 habitants bien tranquille. Nous avons eu confirmation que nous avions passe "des murs", comme on dit dans le jargon du velo, en allant visiter le site internet de cyclotrotteurs ayant fait un tour du monde a velo, et etant passes par les memes routes que nous. Ils disaient que les routes leur rappelaient, celles cauchemardesques au bord de la mer noire, mais de par leur difficulte. Car ces routes sont sans conteste les plus belles que nous ayons empruntees jusqu'ici. Mais le velo et la nature ont cela de paradoxal : au plus ca monte au plus c'est beau. Facile a dire comme cela au cours d'une soiree pour se rendre interessant, mais nettement plus dur a vivre.

A Mae Sariang, nous profitons de la courte etape de 30 km pour faire des courses, nous gaver de sucreries pour compenser les efforts realises, et pour faire une lessive. L'auberge dans laquelle nous restons est situee pres d'un cours d'eau, et les moustiques s'en donnent a coeur joie dans notre chambre.

Le lendemain, nous reprenons la route vers Chiang Mai. La grande interrogation est quand meme de savoir si ca va encore monter... Ca monte toujours, mais beaucoup plus raisonnablement, disons normalement et progressivement. Les paysages sont toujours tres beaux, mais assez secs avec beaucoup de tecks autour de nous. Apres avoir rale comme d'habitude de bon matin sur cette route qui va surement monter toute la journee, nous tentons une experience hors du commun, ou presque. Nous echangeons nos velos pour voir ce que ressent l'autre. En plus, je milite en faveur du fait que je suis beaucoup plus charge que Anne depuis le debut. Le resultat est rigolo. J'ai l'impression de voler sur le velo de Anne tellement c'est facile, et elle rame sur mon grand destrier. La supercherie eclate au grand jour !

Treve de plaisanterie, en fait nos deux velos sont tres differents, celui de Anne a des developpements beaucoup plus faciles pour la montagne, alors que le mien en patit. On voit aussi la difference de stabilite : Anne a tout son chargement sur l'arriere, alors que le mien est plus reparti, tant sur l'arriere que sur l'avant.

La journee s'ecoule tranquillement, je suis souvent en tete dans la montagne, je vais plus vite, mais je me fatigue plus que Anne qui avance comme un metronome bien regle. Dans une descente, moment d'egarement, j'ecoute le bruit d'un pneu, et regarde vers le sol. Je n'avais pas vu cette vache sympathique qui se melait au paysage. Je la heurte de plein fouet. La vache comme moi reprenons nos esprits, et nous assurons l'un comme l'autre que personne ne nous a vu. Je me risque a lui raconter une blague d'humour vache, mais je ne suis plus sur que c'est une vache : elle a des cornes. En tout cas, j'ai eu chaud, l'animal n'a pas montre d'agressivite, peut-etre aussi surpris que moi.

La journee alterne donc des montees progressives, avec quelques belles descentes, ou nous frolons sans forcer les 55 km/h. Les paysages sont toujours aussi secs, et les feuilles des arbres virevoltent sur la route. C'est un peu l'equivalent de l'automne ici, avant la saison des pluies. Apres 65 km, une indigestion pour cause de boulimie de cacahuetes, et une petite hypoglycemie, je glisse doucetement a Anne qu'il serait peut-etre bon de s'arreter. Nous nous arretons camper sur un terrain a cote d'une municipalite. Le soir nous sympathisons avec un jeune Thai de 24 ans, tout content de parler anglais et de pouvoir pratiquer. Il nous explique qu'il a ete moine pendant 12 ans. Ici, c'est souvent un bon moyen de vivre convenablement pour une certaine population, que de s'engager chez les moines. J'ai les jambes tres fatiguees ce soir, et je sens que j'ai force ces derniers jours.

Cela se confirme le lendemain. Nous commencons par une descente de 20 km, le bonheur total, puis enchainons avec une descente moins marquee. Jusqu'ici tout va bien. En plus la montagne est quasiment finie jusque Chiang Mai qui est a 120 km. Et pourtant je peine, alors que Anne n'a jamais ete aussi rapide ! Elle va donc me tirer sur 45 km environ, pour porter l'etape du jour a 85 km. Je fais mon boulet et je l'assume la tete haute. Etape sans grand interet puisque la circulation reprend a l'approche de plusieurs grandes villes. Pot d'echappements et autres au programme...

Ce soir nous demandons a un moine si nous pouvons dormir dans son temple, et y planter notre tente. Anne est excitee comme une furie, a l'idee de pouvoir le raconter a ses petits enfants sur un rocking-chair, en sirotant un grogue, a l'aube de ses 75 ans. Elle ne le dit pas mais je l'ai devine... Le moine accepte apres avoir ete demander a une soeur. Meme dans les temples bouddhistes, il y a hommes comme femmes, et ce sont bien les femmes qui font la loi ! La soeur accepte gentiment et nous indique toilettes et douches. Nous sympathisons au moment de notre repas, puisque eux ne mangent pas le soir, et echangeons quelques phrases. Nous sommes assez surpris car les religieux, depuis le debut du voyage, sont a la limite moins sympas que le quidam rencontre dans la rue. Et il est frequent de voir des moines fumer des cigarettes. Vous avez parle de renoncement ?

Nous nous somme faits des ennemis en arrivant : les chiens qui ne sont pas d'accord avec notre venue. Ils nous harcelent en aboyant et en nous montrant les crocs. Tres rassurant, surtout dans ce temple grand et desert : ils sont 6 a y habiter. Donc tres souvent, nous nous retrouvons coinces avec ces chiens qui nous menacent, et avec personne a l'horizon... Rebelote comme dans une etape precedente : nous n'oserons pas sortir de la tente la nuit pour aller aux toilettes, et un chien aboiera durant deux bonnes heures juste a cote de notre tente. J'explique a Anne l'utilite d'un bon Taser - pistolet electrique envoyant une decharge - afin de neutraliser ces petites boules de poil, et pourquoi pas des gens contrariants.

Le lendemain, la soeur nous prepare un petit dejeuner a base de bouillie de riz, d'oeufs et de cacahuetes. Nous partageons donc avec tout le monde nos maigres reserves. Ils nous expliquent un petit peu les rites, et le nombre de ceremonies par jour (quatre). Cela reste tres sommaire, et nous aimerions en savoir un peu plus sur leur vie monacale. Nous visitons un peu plus ce temple, qui, comme tous les autres, se divisent en 5 ou 6 batiments differents. Celui-ci est particulierement beau et riche en ornements et statues. J'en profite pour prendre des photos pour de prochains projets de peinture. Les chiens sont calmes ce matin. Ils ont commence a comprendre a qui ils avaient affaire. A deux personnes a qui ils pourraient peut-etre glaner un peu de nourriture !

Nous finissons les 45 km nous separant de Chiang Mai, la deuxieme plus grande ville de Thailande, apres Bangkok. La route est moche, et nous parcourons dans les pots d'echappement, toute la banlieue de la ville. Nous croisons meme une enseigne Carrefour, avec un parking quasi-desert. Ce qui marque en arrivant a Chiang Mai, c'est le nombre d'occidentaux en grand nombre, et tous les vieux et moches qui sortent avec une jeune Thai superbe ! Cela enerve Anne, et je lui dis de ne pas juger, si elle ne veut pas etre jugee elle-meme le jour du jugement dernier.

Le soir nous allons voir un gala de boxe thai. J'en ai toujours eu envie. Anne est contente de me faire plaisir. Elle ne va pas etre decue du voyage. Nous assistons a 8 combats differents, par ordre de categorie croissante. Donc le premier combat oppose deux petits jeunes de 10 ans ou moins. Les coups sont deja d'une violence inouie, et l'un des petits fond en larmes au bout de 15 secondes de combat, abandonne et vomit ses tripes. Surement son premier combat. Ca fait un peu mal au coeur. Anne a les larmes aux yeux et se demande si elle va tenir toute la soiree. Les combats se deroulent avec la musique traditionnelle en fond sonore et un speaker qui commente le tout. Les combats et les categories d'ages se succedent. KOs, abandons..etc Souvent on est surpris, car ce ne sont pas toujours les combattants les plus impressionnants au premier abords qui gagnent. Ce qui est surement valable egalement dans la vie de tous les jours... Ce qui est violent ce sont les coups toleres : coups de genoux, coups de coude, coups de poings et pieds. Malgre le nombre incroyablement eleve de touristes occidentaux, nous passons une tres bonne soiree. Anne doit s'y reprendre a plusieurs fois pour me retenir : j'ai bu un peu trop de biere et je cherche bagarre.

L'hotel ou nous dormons n'est pas trop cher, et pas trop propre non plus. L'eau qui s'ecoule de la douche est noire : une dame du personnel vient regler le probleme. Le soir en rentrant, une belle blatte de 6 cm fait irruption dans la chambre et essaie de jouer a cache cache avec nous. Anne qui rigole en general de mon aversion pour ce genre de bestioles, ne rigole plus du tout. On n'arrive pas a la tuer meme apres avoir jete bouquins et sandales. On decide de monter la tente dans la chambre d'hotel. Ceci n'est pas un gag. On appelle le responsable, qui doit surement nous prendre pour deux allumes hysteriques, et qui ecrase avec son pied nu la blatte en question. Ca fait un bruit de brioche qu'on ecrase, et ca bouge encore apres ! On dormira quand meme dans la tente !

Nous nous dirigerons dans les jours a venir toujours plus vers le nord, et nous devons etre imperativement au Laos pour le 20 mars.

Merci encore pour vos encouragements.

Bises a tous.

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Commentaires
H
Bonne chance avec votre projet!
M
tous mes encouragements, vraiment je compatis à vos efforts, vous etes heroiques !! vous etes épatants et je ne saurais que vous recommander de prendre soin de vous et de ne pas trop en faire ! courage les zamis !<br /> <br /> (à la relecture de mon post je me suis apercue que je n ai pas su laisser transparaitre tout cet aspect de mon sentiment!) ;o) <br /> <br /> vive les cyclochouchoux !!!
M
hello les cyclos ! <br /> alors cette frontiere, se profile-t-elle ? bon courage si vous etes en train de forcer pour l'atteindre au plus vite ! pas d imprudence toutefois, hein ?! <br /> <br /> bon, Annette, garde un oeil sur ton homme. je t ai tjs dit que ce gringalé n hésiterait pas à faire du rentre dedans à la premiere grosse vache, et meme aux maigrichones tant qu'elles sont thailandaises, n'est il pas, Chris?!!! ;o)<br /> <br /> je suis tjs en arret et vais en profiter pr planifier ma venue. le mieux c'est un vol pour bangkok ou phuket ? un avis sur mes possibilité de rejoindre singapour ensuite ? <br /> <br /> et sachez conserver tout votre amour pour love and peace qui vous offrent ces instants de pure liberté ! mm si c'est dur ! <br /> <br /> je vous embrasse et pense bien à vous. <br /> <br /> mumu
S
Je suis un peu déçu de voir qu'un habitué des monts des flandres culminants à près de 3000dm, qu'un frère qui a fait Lille-Bouillon si rapidement, et maintenant ce couple de Marseille coutumier des virées dans l'arrière pays de Marseille soit si vite fatigué par quelques collines asiatiques. Mais bon, je pense que tout est affaire de moral.<br /> Si à l'arrivée vous attendaient une bonne Duvel ou Chimay agrémentée par une bonne portion de frites à la graisse de boeuf sauce samouraï (d'ailleurs vous en avez vu des samouraïs ?!) puis un bon repos dans un grand lit propre au milieu d'une grande chambre aseptisée, le ton du récit serait tout autre !<br /> Bon hé bien pour vous aider, je bois une bonne binouze à la vôtre et vous souhaite plein de courage.<br /> <br /> Gabriel vous écrit : wx rjn,gvfj, jgjj c ccnfjvvv g c dfcfvff.<br /> <br /> Bisous de la tribu tourangelle.
P
je ne peux resister au plaisir de vous encourager et surtout de vous remercier pour ces moments de pur bonheur que vous nous offrez gros bisous ! jean-marie
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