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Cyclos, love, peace, pinceaux et rock'n'roll en Asie
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18 mars 2009

Vers le triange d'or...

Bonjour a tous,

Au prealable de ce message, une pensee fort emue, pour ma tante qui traverse un moment douloureux.

Nous quittons Chiang Mai avec un avis mitige sur la ville. C'est une Thailande que nous ne connaissions pas que nous avons decouvert. Une Thailande touristique, peuplee d'occidentaux, avec finalement peu de choses a faire. Beaucoup de maisons d'hote pour les touristes, de souvenirs a acheter, de restaurants, de salons de massage, de temples...et puis c'est tout ! Le tout agremente d'une augmentation des prix drastique, consequence inevitable d'un tourisme massif.

190309_034C'est avec cette sensation bizarre, que nous quittons la ville pour le Nord du pays, en decidant d'emprunter une route parallele, et surement beaucoup moins frequentee, par les voitures comme les touristes. Bien nous en prend, c'est une route plus longue, mais qui correspond a nos attentes. Nous retrouvons les rizieres, et ce vert lumineux qui ferait palir d'envie, un anglais a la recherche du gazon parfait. Le paysage est d'abord plat puis commence a se refaire vallone. Au fur et a mesure de notre avancee, la circulation se fait de moins en moins dense. Nous commencons a nous sentir seuls et abandonnes de tous. Mais peu importe. Au bout de 70 km, nous faisons halte dans un temple desert, gere par un seul moine. Nous nous pretons au rituel d'une offrande et d'une petite priere : Anne allume de l'encens et moi je colle une feuille d'or, sur ce qui semble etre la relique d'une vieille statue de Bouddha. Nous demandons au moine si nous pouvons camper. Il accepte. Les chiens ont l'air gentil pour une fois, et ils ont peur de nous. Le reve quoi, surtout pour les dominateurs que nous sommes ! Nous nous disons donc en nous-memes que beaucoup de conditions sont reunies pour nous faire passer une bonne soiree et une bonne nuit. C'etait oublier un peu vite les va et vient de plusieurs personnes, la nuit venue, courrant a proximite de notre tente avec des torches, et provoquant les aboiements de dizaines de chiens. Trafic de village ? Je me reveille regulierement malgre les boules quies, un peu inquiet pour nos velos, tandis qu'Anne roupille du sommeil du juste. Ce moine nous accueillant fut tres sympa, mais encore une fois arme d'une cigarette assez regulierement. L'essence de la nicotine se rapprocherait-elle de l'essence du bouddhisme ? Voila un mystere qu'il nous reste a elucider.

Nous continuons sur notre chemin de traverse. La route devient de plus en plus belle et de plus en plus silencieuse. On croise des manguiers par centaine, et la nature se fait comme toujours en Thailande, tres belle, tres dense, tres luxuriante. Nous croisons le village de Phrao, ou nous achetons toute sorte de riz gluant, dont nous sommes devenus de fervents devots. Riz gluant a la noix de coco, riz gluant cuisine dans du bambou, rien n'est trop beau pour nos papilles, et Anne depense sans compter notre maigre bourse de  voyageur en faisant virevolter les billets au nez et a la barbe des marchands.

D'inquietantes montagnes se profilent a l'horizon. Inquietantes, car les pentes semblent verticales, un peu comme ces montagnes de la baie d'Halong au Vietnam. Je gonfle volontairement un a un, chacun des muscles de mon corps, histoire de leur montrer qu'elle ne m'impressionnent pas, mais interieurement, j'ai presque envie de m'arreter !

Il faut croire qu'il y a en nous des genes de Nostradamus, puisque les previsions s'averent exactes. Apres 30 km de pur bonheur et de jubilation, une montee se profile devant nous. C'est la plus raide de toutes les pentes jusqu'ici. Je suis oblige de mettre pied a terre, et lorsque je freine, mon velo derape completement vers l'arriere, je suis oblige de le pousser sur une dizaine de metres, avant de l'enfourcher a nouveau. Anne peste, mais parvient a franchir le mur en plusieurs fois. Je fais une fringale, j'ai trop force, donc je mange un peu. Comme souvent, au plus l'effort est dur, au plus la nature est belle, et dans cet endroit encaisse, en plein soleil, les cris des oiseaux et autres animaux de toute sorte pourraient presque nous faire penser que nous sommes dans la jungle.

IMG_7180Au coeur de la montagne, nous nous arretons dans un petit village Karen, ou nous devenons vite l'attraction. Les enfants et vieillards ne doivent pas etre habitues a voir des etrangers, et ils pouffent de rire en voyant les marques de bronzage laissees par mes sandales. Copy_of_IMG_7165Anne s'en donne a coeur joie pour photographier les enfants et nous regrettons de ne pas avoir de polaroid pour leur donner un exemplaire des photos que nous realisons. Bien que sans restaurant, une dame affairee a tisser une jupe, et responsable d'une epicerie, accepte de nous faire a manger. Son metier a tisser est entierement fait en bambous et il y a fort a parier que la chemise qu'elle porte ait ete confectionne par ses soins. De petites filles habillees en robes blanches, nous disent au revoir. C'est la tenue traditionnelle pour une Karen qui n'est pas mariee.

La route redevient plus plate, et nous nous arretons au bout du 65eme km dans une guest house sans pretention tenue par un Thailandais. Le lendemain, reprise de la route direction Tha Thon. En faisant halte dans un temple pour en admirer l'architecture, un jeune moine tres accueillant vient nous parler de sa religion, et nous fait visiter l'endroit pour lequel il a dedie sa vie. Il nous explique son rythme de vie : il se leve tous les matins a 6h30 pour aller mendier sa nourriture aupres des villageois, qui sont les seuls a lui assurer une quelconque pitance. Il n'a que deux repas : un le matin, et un le midi. Sa vie est faite d'entretien du temple, de meditation, de mediation dans les ecoles, de ceremonies et d'accueil du public. Anne hesite entre sa vie d'occidentale, et cette vie spirituelle, et se dit finalement qu'une vie sans bijoux et avec les cheveux courts, ca n'est pas une vie. Nous continuons sur la route, et nous pouvons voir beaucoup de riz qui seche, et nous profitons de passer devant une entreprise de mise en sac pour assister au processus d'egrenage du riz.

Une fois arrives a Tha Thon, notre guide nous dit qu'il existe une maison en bambou a 15 km accueillant les voyageurs dans un village. Notre sang ne fait qu'un tour, et comme on a fait beaucoup de plat aujourd'hui, on a encore les jambes pour continuer. Nous ne trouverons jamais ce village malgre notre perseverance. En revanche nous croiserons nos premiers cyclos depuis le debut du voyage. Deux hongrois, un homme et une femme, aux becanes sommaires. Ils nous conseillent de ne pas prendre la route qu'ils viennent d'emprunter, car c'est un vrai cauchemar pour les mollets. Nous longeons a present la frontiere birmane, et nous croisons beaucoup d'ethnies differentes : Akka, Lisu, Karen, Hmong...etc Le paysage est magnifique et redevient montagneux. C'est une lumiere presque irreelle qui inonde la nature brune qui nous entoure. Donc, ne trouvant pas l'endroit pour dormir, nous passons devant une ecole ou des jeunes jouent au basket. Nous allons a leur rencontre et leur demandons si nous pouvons planter la tente chez eux. Le doyen accepte. J'ai le temps de placer a ces jeunes de 20 ans que je connais bien Tony Parker. Ils me donnent le ballon histoire de leur montrer de quoi je suis capable. Je shoote, et la, bel avion ! Le ballon ne touche rien, ni l'arceau, ni le filet par manque de force. Dans le monde du basket, c'est le genre d'action a eviter pour ne pas se faire chambrer. Mais les jeunes comprenant notre epuisement, ne nous en tiendront pas rigueur. Nous campons a l'arriere de l'ecole car le doyen craint pour notre securite. Etant proche de la frontiere birmane, il se pourrait que des militaires ne nous veulent pas que du bien.

Nous faisons notre toilette tres rudimentaire, comme a l'habitude, a l'eau froide et au gant de toilette, puis nous allons voir les jeunes jouer qui s'entrainent en vue d'un match. Ils sont quasiment tous chinois, et jouent tres bien. A la fin du match, on vient nous apporter trois plats differents, que le chef du village a commandes pour nous et pour nous souhaiter la bienvenue. Nous sommes une fois de plus dans l'embarras devant tant d'attention et de generosite gratuite, et nous nous promettons d'etre aussi attentionnes dans le futur avec d'eventuels voyageurs que nous rencontrerions en France (voyageur ne veut pas dire famille ou amis, arretez de vous faire des films!).

A tres bientot

Bises a tous

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Commentaires
V
Merci beaucoup pour ce voyage c'était vraiment magnifique. Un moment j'ai fermé les yeux pour partir avec vous mais je ne voyais pas plus ce qui était écrit :D<br /> <br /> Bon courage et a très bientot.
B
Bonjour mon ami et bonjour Mademoiselle Anne que je ne connais pas encore !<br /> <br /> C'est un beau périple que vous entreprenez là. Profitez-en bien. <br /> <br /> Merci de nous faire partager ce voyage. Moi j'ai commencé un voyage différent mais tout aussi surprenant et enrichissant... et fatigant : celui de la maternité. Un voyage entre 4 murs où pour l'instant il n'y a que des montées !<br /> <br /> Christophe, surveille ta boîte copains d'avant, je connais des laotiens et j'aurai peut-être quelque chose à vous proposer.<br /> <br /> Bonne route !<br /> <br /> Bisous
M
Votre courage n'a d'égale que votre valeur.<br /> Profitez bien de se que vous voyez et entendez.<br /> Bisous à vous deux.<br /> Les V2
M
Le rêve les enfants...vous me faites rêver...<br /> En vous lisant, je m'y croyais...il n'y a pas de doute d'autres talents se cachent en vous... encore...encore...encore...<br /> De plus, d'ici ce n'est pas fatiguant...que du bonheur donc!<br /> Mais c'est comme dans la vie, il y a des descentes et des montées...à chaque fois pourtant c'est pour une raison particulière...mais c'est toujours pour avancer...même s'il faut pousser de temps en temps l'instrument...<br /> Bonne nouvelle route.<br /> Je vous embrasse très fort, <br /> maman - mariethé
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